Pour célébrer la Journée Internationale de la Femme, une table ronde a été organisée au siège d’ArcelorMittal à Luxembourg sur le thème 2019: «Balance for Better».
Des experts luxembourgeois en égalité des sexes ont été réunis pour discuter de la situation des femmes sur leur lieu de travail et ont partagé leurs réflexions sur la manière de donner plus responsibilisation aux femmes.
- Isabelle Lebbe, associée chez Arendt and Medernach et membre du Gender Diversity Lobbying
- Fabienne Dasnoy, Responsable de la culture d'entreprise et de la responsabilité sociale chez BGL BNP Paribas et membre du Gender Diversity Lobbying

- Raymond Schadeck, président de l'ILA, Institut Luxembourgeois des Administrateurs, et fondateur et membre du conseil d'administration de l'ASBL “Equilibre”
ArcelorMittal et la parité homme-femme ?
ArcelorMittal est l’une des 230 entreprises sélectionnées pour le Bloomberg Gender-Equality Index (GEI) 2019, qui distingue les entreprises attachées à la transparence dans la communication sur le genre et à la promotion de l’égalité des femmes sur le lieu de travail.
ArcelorMittal Luxembourg doit renforcer son attractivité auprès des jeunes générations, des femmes, des diplômés qualifiés, des ingénieurs et des techniciens, et offrir des perspectives de carrière au sein de sa propre organisation.
Comment pouvons-nous sensibiliser et créer une meilleure stratégie d'égalité des sexes ?
Selon l'étude Eurostat 2019, les femmes luxembourgeoises sont moins représentées au poste de manager et gagnent moins d'argent que les hommes ayant le même poste, les mêmes années d'ancienneté et à compétences égales. Les femmes travaillent encore plus à temps partiel que les hommes, ce qui accentue les disparités entre les sexes sur le lieu de travail.
La conscience de l'égalité des sexes doit être assimilée dès l'enfance:
Raymond Schadeck a expliqué que l'association luxembourgeoise Da Vinci, regroupant ingénieurs et architectes, organise des ateliers avec des enfants d'environ 6 ans. À cet âge, les filles et les garçons étaient à répartition égale.Da Vinci organise alors les mêmes ateliers avec des enfants plus âgés, d'une dizaine d'années, et l’association a réalisé que désormais les filles n’étaient représentées qu’à 10%. Ainsi, les préjugés sexistes inconscients se normalisent entre ces deux âges, de 6 à 10 ans, lorsque l’éducation dispensée par la famille et l’école définit les futurs stéréotypes.
Fabienne Dasnoy rappelle les différents discours que nous adoptons lorsque nous parlons à des enfants. Si vous dites à votre fille qu'elle doit être souriante et belle et qu'à votre fils, il doit être fort et intelligent, vous créez consciemment ou inconsciemment des différences entre les genres.
Existe-t-il une différence entre le leadership d'un homme et d'une femme ?
Les idées courantes prétendent que les femmes sont plus sensibles que les hommes dans leur leadership. Les femmes de la génération actuelle de cadres devaient alors se battre davantage pour leur crédibilité dans un travail de responsabilités.
Par exemple, Isabelle Lebbe, associée chez Arendt & Merdernach: «Quand j'étais jeune, nous avons eu une réunion avec des avocats. Tous les hommes me regardaient sous-entendant que je devais leur apporter du café. Ils n'ont jamais eu leur café. »
Avec cette expérience, elle a montré le traitement réservé aux femmes travaillant dans un milieu fortement masculin. Combattre ces stéréotypes, c’est aussi refuser ces tâches considérées comme réservées aux femmes, par exemple: préparer du café!
La génération précédente pensait qu'il était normal pour une femme de rester à la maison et de s'occuper des enfants alors que le mari gagnait l'argent de la famille. Suite à ça, les femmes devaient prouver leur dévouement à leur travail et à leur entreprise, tout en créant un mur entre leur vie de famille et leur carrière pour ne pas laisser leur position féminine interférer dans leurs ambitions.
Selon Isabelle Lebbe, la communication est l'élément le plus important lorsque vous devez concilier carrière et vie de famille. En effet, informer ses collègues de son organisation de vie est primordial, elle a notamment réservé trois déjeuners pour sa famille pendant la semaine de travail et elle s'interdit d'accepter les diners d'affaire : «Dès que vous communiquez, tout le monde l’accepte».

Qu'en est-il de "Balance for Better" ?
Chaque année, le 8 mars célèbre la Journée Internationale de la Femme, en 2019, la Journée de la Femme souhaite mettre en avant le fait que pour avoir un monde équitable nous avons besoin d’un juste équilibre entre hommes et femmes. Des pays tels que le Luxembourg, représentés comme avancés ont encore des efforts à faire en matière d'égalité de genre sur le lieu de travail. Le fait d’embaucher des femmes dans des industries réputées comme sexistes rendra les petites filles plus intéressées par ce type de carrière. L'objectif est d'augmenter le nombre de filles dans les études STEM et la prochaine génération connaîtra un lieu de travail plus mixte. Au début de la séance, notre modératrice, Michèle Merle, a demandé au public de donner le nom d'une seule femme connue comme métallurgiste. Comme vous pouvez le deviner, personne ne pouvait répondre. Un monde où il existe une vraie égalité hommes-femmes pourras nous mener à une industrie avec ses propres inventrices.

Conclusion
La discussion a conclu en soulignant l’importance de mettre en évidence la nécessité d’équilibrer les sexes et les droits des femmes, mais un seul jour par an, le 8 mars, n'est pas suffisant. Les panélistes estiment que l'inclusion des femmes devrait être une bataille de tous les jours.
L'éducation reste la clé d'un monde plus équilibré. Ils veulent encourager les parents et les futurs parents présent dans le public mais aussi chez ArcelorMittal en général, hommes et femmes, à éduquer leurs enfants sans tenir compte de leur sexe. Les pères doivent aussi s'impliquer dans cettel lutte ! En effet, Fabienne Dasnoy a souligné que si les femmes ont une vie de famille, les hommes aussi. La parité commence au cœur du foyer, où les deux parents doivent s'investir dans leur vie familiale.
Après la table ronde, les orateurs et les participants ont participer à un déjeuner afin de partager leurs idées et leurs expériences. Ils ont également participé à un photo booth spécial sur la journée de la femme, organisé par l’équipe des ressources humaines d’ArcelorMittal Flat Europe.
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